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L'Abbaye

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                             A PROPOS DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DE MARCILHAC-SUR-CELE
CONTEXTE
Le village de Marcilhac-sur-Célé et son ancienne abbaye bénédictine se trouvent dans la vallée du Célé,  au coeur du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy qui a été labellisé Géoparc mondial Unesco en mai 2017, compte tenu du « caractère remarquable du patrimoine géologique des Causses du Quercy ainsi que du projet de valorisation et de protection du territoire mis en place par le Parc depuis 1999 ».

Situé sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle et sur la route des grandes abbayes, le bourg s’est développé autour de l’enclos abbatial,  lui-même bordé par la rivière qui longe une haute falaise.
 

LE PATRIMOINE DE LA COMMUNE
 

Marcilhac-sur-Célé  fait partie du causse de Gramat dont le sol calcaire fournit la pierre en abondance, à la base de son patrimoine architectural.
Par la qualité de son architecture et l’intérêt de ses chapiteaux, l’ancienne abbaye bénédictine est le principal joyau  de l’enclos abbatial. 
D’autres constructions estimables, dites de « petit patrimoine » , bâties en pierre sèche  telles que les « caselles », les murets, les « cayrous », particulièrement nombreux et variés, sont accessibles sur le territoire de la commune, grâce à un réseau de chemins qui permettent de découvrir, entre causse et vallée,  des paysages « lithiques » remarquables.
Avec l’aide des pouvoirs publics, la commune de Marcilhac  se préoccupe sans cesse de la pérennité de ce patrimoine « sensible », en assurant l’entretien et la restauration et  de ces témoins du passé, chargés d’histoire.

 

 L’ANCIENNE ABBAYE SAINT-PIERRE 
Marcilhac dispose d’un patrimoine architectural remarquable comportant, en particulier, l’ancienne abbaye et ses ruines majestueuses des XIè, XIIè, XVè et XVIIè siècles, classées Monuments Historiques.  
                         

Histoire de l’Abbaye

Ce centre religieux millénaire a une histoire [1] riche et mouvementée dont on peut extraire quelques éléments utiles pour sa visite.
L’existence de l’abbaye Saint-Pierre est attestée depuis le Xè siècle. Celle-ci accueille une communauté de plusieurs dizaines de moines bénédictins. Elle bénéficie de dons pécuniaires et fonciers qui lui permettent d’entreprendre, vers 1050, la construction d’une vaste église abbatiale sur le plan de la célèbre église de Conques en Rouergue. Le chantier s’achève au milieu du XIIè siècle par la construction d’une salle capitulaire ornée de chapiteaux historiés.
C'est au XIIIè siècle que Marcilhac atteint son apogée, avec des biens répartis dans cinq diocèses, suite à d’importantes donations faites à l'abbaye au cours XIè et XIIè siècles, à commencer par le sanctuaire de Rocamadour acquis de l'évêque de Cahors en 1030 ; ces possessions et bénéfices correspondent à plus de cinquante biens ecclésiastiques.
Par suite de la négligence de son desservant, le sanctuaire de Rocamadour est rattaché à l’abbaye de Tulle en 1193, après un long procès à rebondissements.
Pendant la guerre de Cent ans, les « grandes compagnies » précipitent le Quercy dans la ruine et la désolation. L’abbaye est pillée, brulée et détruite en partie vers 1373 ; de nombreux  habitants sont massacrés.
Il faut attendre la fin de la guerre pour que l’église abbatiale  soit reconstruite (de 1450 à 1462), en style gothique, grâce aux dons et legs de la famille Hébrard de Saint-Sulpice. 
En contrepartie de cette générosité, les Abbés de cette famille se succèdent pendant 200 ans.
Les guerres de religion affectent à leur tour l’Abbaye et  les bâtiments conventuels ; dès le début, en juillet 1570, ceux-ci sont partiellement endommagés, les logements des moines sont brulés.
Le monastère devenu inhabitable, les lieux claustraux ayant disparu, la vie monacale devient difficile; un projet de sécularisation est proposé dès 1750.

A la Révolution, l’église abbatiale devient l’église paroissiale ; les bâtiments et les terres de l’abbaye sont déclarés biens nationaux et vendus. La salle capitulaire est transformée en étable et en grange ; elle n’est rachetée par la Commune qu’en 1919, après avoir été restaurée par un mécène.


   Quelques aspects remarquables de l’église

La partie romane (XIè et XIIè siècles) de l’ancienne abbaye de Marcilhac comprend deux espaces. D’une part les ruines de la partie occidentale de l’abbaye, d’autre part la salle capitulaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

⦁    Les ruines du narthex et des trois travées ouest comprennent le clocher sud-ouest, supportant les cloches, les tympans ouest et sud. 
Le portail méridional, de la première moitié du XIè siècle, correspond à une étape importante dans la conception de ce qui allait devenir le tympan roman. Malgré sa forte dégradation depuis cinquante ans, on trouve déjà, en haut le Christ en majesté, assis sur un trône, entre la lune et le soleil, plus bas deux anges portant les instruments de la passion et en bas les apôtres Saint Pierre et Saint Paul.
Les ruines romanes mettent bien en évidence la hauteur de la voute initiale et des tribunes. 

⦁    La salle capitulaire (XIIè siècle) est située au nord-est de l’église, dans le prolongement du transept nord. De forme rectangulaire, elle constitue l’aile est du cloître. 
L’intérieur comprend trois travées avec des voûtes d’arêtes de style roman très pur qui sont soulignées d’arcs qui se croisent sans clés de voûte, avant de retomber sur des colonnes très courtes ; ces voûtes représentent une étape essentielle vers la voûte « gothique » sur croisée d’ogives.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A l’extérieur, les trois baies en plein cintre retombent sur une ou deux colonnes jumelées dont les chapiteaux sont décorés de feuilles, d’animaux ou de personnages ; d’une facture raffinée, ces chapiteaux sont à rapprocher de ceux de la même période, visibles à Moissac.
L’église gothique reconstruite dans la deuxième moitié du XVè siècle est de style gothique flamboyant; elle reprend le même plan que l’édifice roman d’origine, en le simplifiant et en supprimant les chapelles rayonnantes qui s’ouvraient sur le déambulatoire reconduit. 

Points  d’intérêt pouvant attirer le visiteur :

                                     


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au Moyen-Age, l’enclos abbatial était complètement entouré par des remparts. 
A l’intérieur, outre l’église abbatiale et la salle capitulaire qui est la dernière construction subsistant de la partie claustrale de l’Abbaye, il est possible d’observer plusieurs bâtiments  datant des XIVè, XVè et XVIè siècles :
⦁    La maison à colombages du XVè siècle, dite « Maison du Roy » est située devant le portail occidental de l’ancienne abbaye. Classée et restaurée au XXè siècle, elle possède un intéressant musée d’art sacré et abrite, chaque été, l’Office de Tourisme.
⦁    Derrière cet édifice, la présence des maisons du XIVè-XVè siècle dans l’enclos abbatial  fortifié, semble matérialiser un espace « laïque », refuge, permettant d’assurer la sécurité des villageois, en cas de péril.
⦁    Construit dans le rempart ouest, le logis abbatial du XVè siècle, ancien donjon de la forteresse,  possède deux tours tronquées depuis la Révolution. 

 

 

 

 

 

 


A l’extérieur, le tour des remparts est recommandé afin d’admirer les bords du Célé avec ses maisons anciennes typiques et le reflet de la falaise sur le plan d’eau. Il permet aussi d’accéder au chevet de l’église, en empruntant la poterne gothique, « en chicane ». qui s’ouvre dans les remparts.
 


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[1] L’Abbaye-Saint-Pierre de Marcilhac – Histoire et Guide de visite
      Edition : Les Amis de l’Abbaye de Marcilhac-sur-Célé

[2] Promenades et randonnées en Pays de Figeac, du Ségala au Lot-Célé,
      Topo-guide Promenades et Randonnées 
      Edition : Parc Naturel Régional des Causses du Quercy

 

 L’enclos abbatial

 

⦁    La chapelle des Hébrard, située dans le transept nord, est le témoin des décors peints, reçus par l’église, à la fin du XVè ou au début du XVIè siècle, c’est-à-dire après les guerres de religions ; ces décors aujourd’hui dissimulés, pour la plupart,  sous des badigeons, présentent ici, d’une part les scènes du Christ entouré des douze apôtres, d’autre part trois blasons répétés des Abbés de la famille Hébrard. Un orgue d’origine anglaise, construit par le facteur d’orgue Isaac Abbott en 1886, fait face à la chapelle. ⦁    Le fond du transept sud est occupé par un grand retable du XVè siècle. Ce retable récemment restauré était situé initialement dans le chœur de l’église, derrière le maître-autel.  ⦁    Dans le bas-côté septentrional, une chaire d’abbé du XVIè, à l’origine dans le chœur, présente, en guise de miséricorde, la tête d’un ange au sourire ironique⦁    D’intéressantes boiseries du XVIIè siècles sont disposées dans l’église, en particulier dans la chapelle  Saint-Quirin (à la gauche du retable) et dans le déambulatoire éclairé par des vitraux de la fin du XIXè siècle, réalisés par le maître verrier Henri-Faure.

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